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Définition du verre et étude des colorants. |
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Définition
extraite du |
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Le texte qui suit est retranscrit tel qu'il est paru à l'époque. Les points importants du texte. |
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Substance solide, non cristallisée, transparente, très dure, fragile, sonore, fondant à une température plus ou moins élevée, dont on fait des carreaux pour les fenêtres, des glaces, des miroirs, des verres à boire et autres objets de gobeleterie. Le verre a été connu dès la plus haute antiquité. Les anciens en attribuaient la découverte aux Phéniciens, qui l’auraient transmise au monde gréco-romain. Cette industrie passa ensuite, au moyen âge, aux mains des artisans vénitiens. Les célèbres verreries de Venise eurent pendant longtemps le monopole de cette fabrication. De là, elle passa en Bohême, et, jusqu’au siècle dernier, c’est de ce pays que l’on tirait les vitres blanches d’une épaisseur uniforme et de grandes dimensions. C’est Drolinvaux qui dota notre pays de la fabrication du verre : il établit une manufacture à Saint-Quirin qui fut comme la souche des fabriques de verre à vitres établies depuis dans le nord de la France, en Belgique et en Angleterre. Colbert encouragea des ouvriers verriers qui avaient surpris les procédés employés à Murano pour la fabrication des glaces ; ces ouvriers fondèrent à Tourlaville, près Cherbourg, une verrerie où l’on fabriqua des glaces soufflées, comme à Venise, et qui, en 1791, fut transporté à Saint-Gobain. C’est un Français, Abraham Thévard, qui, le premier, en 1788, fit de grandes glaces présentant une planimétrie à peu près parfaite. Les ateliers d’Abraham Thévard étaient établis au faubourg Saint-Antoine ; cette manufacture se fusionna avec celle de Tourlaville. C’est seulement en 1784 que la fabrication du cristal fut introduite en France ; et la première manufacture fut installée à Saint-Cloud, mais transférée plus tard à Mont-Cenis, près d’Autun. La cristallerie de Saint-Louis, près Bitche, ne fut fondée qu’en 1790 ; cette manufacture rivalise avec celle de Saint-Gobain. Le verre est très mauvais conducteur de l’électricité
et de la chaleur ; aussi se casse-t-il facilement sous l’influence
de ce dernier agent, car alors les parties qui composent sa masse, se
dilatant d’une manière inégale, il se forme instantanément
des fractures. Un courrant d’air, le passage d’une pièce
chauffée dans une pièce qui ne l’est pas, ou inversement,
etc., amènent la casse. Lorsque l’on chauffe un objet en
verre, il faut avoir soin de ne pas le laisser toucher soit au charbon,
soit à la mèche de la lampe, car alors il se brise instantanément.
Le verre possède une certaine élasticité ; néanmoins,
lorsqu’on le soumet pendant quelques temps à une pression
suffisante, il garde la forme qu’on lui a imprimée. Lorsqu’il
est chaud, on peut l’étirer en fils très fins et très
soyeux. L’air, lorsqu’il est sec, n’attaque pas le verre
; l’humidité, au contraire, détériore sa surface,
la transforme en plaques extrêmement minces ; de là l’irisation
que l’on remarque sur les objets de cette substance que l’antiquité
nous a laissé et que présentent aussi les verres de mauvaises
fabrication. Pour fabriquer le verre ordinaire, on chauffe dans un four des pots en argile réfractaire remplis d’un mélange intime de sable siliceux très blanc, de carbonate de soude et de chaux vive. Quand le mélange est fondu, l’ouvrier verrier cueille avec le bout d’un tube en fer appelée canne une certaine quantité de matière, et, en soufflant par l’autre bout, il façonne cette matière en une sorte de boule allongée comparable à une bulle de savon. En continuant à souffler et en faisant osciller sa canne comme le battant d’une cloche il en fait une sorte de manchon qu’il n’y a plus qu’à fendre dans toute sa longueur et à étaler avant qu’elle soit complètement refroidie pour obtenir une feuille de verre. Cette feuille, très fragile, si on la laisse refroidir rapidement, le devient beaucoup moins quand elle a été recuite, puis refroidie lentement. Par diverses modifications apportées à la façon précédente, on obtient tous les objets en verre dont nous faisons usage. Le plus beau verre blanc est le verre de Bohême,
qu’on fabrique avec du cristal de roche pulvérisé,
du carbonate de potasse raffiné et de la chaux caustique. Le rouge rubis et le rose sont obtenus au moyen de l’oxyde d’or et du pourpre de Cassius (chlorure d’or et d’étain) ; le rouge treizième, ainsi nommé parce qu’il imite la couleur rouge des vitraux du XIII° siècle, s’obtient aujourd’hui au moyen de l’oxyde de cuivre ajouté dans le verre en fusion. La gamme des jaunes est produite par l’argent fin à l’état de nitro-sulfure. L’oxyde d’urane donne un jaune citron à reflets verdâtres ; le soufre colore aussi le verre en jaune. Ces diverses teintes étaient réalisées soit avec des oxydes de manganèse ou de l’oxyde de fer, soit avec la sciure du peuplier ou de l’aune. Le vert est produit par l’oxyde de cuivre, l’oxyde de fer ou le bichromate de potasse. Le bleu est dû à l’oxyde de cobalt ; ce dernier corps, additionné d’oxyde de cuivre, donne le bleu céleste. Les violets sont obtenus au moyen de l’oxyde de manganèse seul, ou combiné à l’oxyde de cobalt ou de fer. Enfin, le noir de fumée est donné par la combinaison des
oxydes de cuivres, de fer et de manganèse. En trempant le verre suffisamment chaud dans un bain d’huile ou de graisse fondue porté à une température comprise entre 60° et 120°, on lui communique la propriété de résister même à des chocs très forts ; c’est ainsi qu’on se procure le verre dit incassable dont M. de La Bastie est l’inventeur.
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Pour
en savoir plus : Définition du verre par M. Maurice LACHATRE (1861) Composition du verre par M. Cochin (1866) Le vocabulaire de la verrerie par M. A. Sauzay (1868) Le verre de Bohême par M. Godard (1861) La cristallerie anglaise par MM. CHANCE frères (1861) La verrerie belge par M. A. Sauzay (1868) |
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