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Définition
de M. LACHATRE :
Dictionnaire universel - 1861 (voir
une gravure). 
Plante de la famille des composées, bien connue
pour son amertume, ses propriétés aromatiques et l'utilité
qu'on en retire. On en connaît trois espèces : la grande
absinthe, la petite absinthe et l'absinthe maritime.
Cette plante possède une odeur pénétrante qui se
conserve en partie après la dessiccation. Elle doit ses propriétés
à l'huile volatile et aux principes amers qu'elle contient.
Ses vertus toniques et vermifuges l'ont rendue d'un usage vulgaire dans
l'économie domestique, la médecine, la chirurgie et l'art
vétérinaire. Son amertume et son arôme, par leur extrême
diffusibilité, peuvent se transmettre au lait des animaux qui ont
mangé une très-grande quantité d'absinthe, et au
lait des nourrices qui l'auraient prise à trop fortes doses comme
médicament.
Elle entre dans un grand nombre de préparations pharmaceutiques;
mais elle s'emploie surtout sous forme d'infusion vineuse.
Cette infusion constitue le vin d'absinthe, si usité comme
tonique.
Tout le monde connaît la liqueur de table qui porte le nom d' absinthe
: c'est tout simplement une teinture alcoolique d'absinthe ; on la prend
ordinairement avant le repas, dans le but d'aiguiser l'appétit.
On fait quelquefois infuser de l'absinthe dans les vins faibles pour leur
donner plus de corps et les conserver plus longtemps; en Angleterre et
dans d'autres pays du Nord, on ajoute l'absinthe au houblon pour rendre
la bière plus enivrante.
Le vermout n'est autre chose qu'une infusion d'absinthe dans
du vin blanc.
La meilleure liqueur d'absinthe se fabrique en Suisse , dans la petite
ville de Couvet, et en France, à Pontarlier (voir
une étiquette “Pernod Fils”).
Cette liqueur, absinthe proprement dite, est l'objet de nombreuses
falsifications et de mélanges; mais, pure on falsifiée,
elle contient des principes vénéneux qui peuvent avoir pour
l'organisme les conséquences les plus funestes. Prise pure, à
la dose d'un quart de litre ou d'un demi-litre, elle produit en une heure
une excitation bientôt suivie de torpeur généralement
mortelle. Du reste, l'abus de cette liqueur, prise même en faible
dose, par petits verres, finit par amener l' absinthisme.
Nous ajouterons que l'absinthe ne jouit aucunement des qualités
apéritives qu'on lui attribue ; lorsqu'elles se montrent, elles
sont dues à l'eau fraîche dont on l'étend.
Suc, sirop, extrait d'absinthe. Boire une absinthe, un verre d'absinthe.
Être ivre d'absinthe. Absinthe panachée, mélangée
avec d'autres liqueurs. Il faut déplorer et combattre par le
raisonnement l'usage de l'absinthe. Ces juges iniques rendent les fruits
de la justice amers comme de l'absinthe. Vous ressemblez à un homme
qui ne se nourrirait que de fiel et d'absinthe. Le miel distille des lèvres
d'une courtisane, dit Salomon; sa bouche est plus douce que l'huile, mais
elle laisse des traces plus amères que l'absinthe, et plus aiguës
que le glaive à deux tranchants. (Dufour).
Fig., cuisant déplaisir, douleur profonde, amertume de l'âme,
critique amère, médisance, calomnie. La vie est cruellement
mêlée d'absinthe. Arrière cet homme dont la langue
est toujours trempée dans le fiel et dans l'absinthe. Leur style
est mêlé de fiel et d'absinthe.
Ce mot était autrefois masculin. Tout le fiel et tout l'absinthe,
a dit Malherbe.
On écrivait aussi apsinthe.
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Définition de
MM. LARIVE et FLEURY : Dictionnaire
des mots et des choses (1911). 
Plante du genre armoise, de la famille des Composées,
à feuilles soyeuses sur les deux faces et d'un blanc argenté
en dessous, à fleurs d'un vert jaunâtre, et d'une amertume
proverbiale.
On l'emploie en médecine comme stomachique, tonique, apéritive,
et pour faire périr les vers intestinaux.
Le médicament le plus connu qu'elle sert
à former est le vin d'absinthe, que l'on prépare en faisant
macérer pendant deux jours, dans 1000 gr. de vin blanc, 30 gr. de
feuilles sèches d'absinthe qui ont trempé 24 heures dans 60
gr. d'alcool.
Liqueur verte qu'on obtient en faisant macérer dans l'alcool des
feuilles d'absinthe et de dictame de Crète, de la racine d'angélique,
de la badiane, etc., puis distillant, et ajoutant de l'essence d'anis et
de l'essence d'absinthe et colorant avec du jus d'ortie, d'épinards
ou d'hysope ou bien avec du curcuma ou de l'indigo.
Cette liqueur qui se prend avec de l'eau avant le repas, passe pour exiter
l'appétit; mais c'est un violent poison dont l'usage habituel produit
souvent la folie ou une paralysie générale progressive. On
fait bien de s'en abstenir d'une manière absolue.
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