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Verres et cristaux de couleur. | |||||
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Extrait de "Douze leçons sur l'Art de la verrerie". Paris - 1862. Par M. E.M. Peligot, Membre de l'Institut, Professeur au Conservatoire impérial des Arts et Métiers. |
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Le texte qui suit est retranscrit tel qu'il est paru à l'époque. Les points importants du texte. |
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J'indiquerai sommairement les moyens de produire les principales colorations. Verres et cristaux bleus. On ajoute à la composition 1 à 3 pour 100 d'oxyde de cobalt. L'addition de l'oxyde de manganèse donne une nuance plus violacée. Violet. Cette couleur se produit avec 2 à 7 pour 100 d'oxyde de manganèse et 1 pour 100 d'oxyde de cobalt. Bleu céleste. On ajoute 1 pour 100 de bioxyde de cuivre à du verre ou à du cristal riche en alcali. Si le verre est très siliceux, la couleur est verte. Vert émeraude. Cette coloration est fournie par 2 ou 3 dix-millièmes de sesquioxyde de chrome. Cet oxyde n'est dissous par le verre qu'en très petite quantité. Vert bouteille. On se sert des battitures de fer, dont on ajoute 4 à 8 pour 100 à la composition. Jaune. 4 à 5 pour 100 d'oxysulfure
d'antimoine, et 1 millième de pourpre de Cassius, fournissent le
jaune topaze; on obtient aussi cette nuance avec les peroxydes de fer
et de manganèse; si ce dernier oxyde prédomine, la teinte
vire au brun violacé ; avec l'oxyde de fer employé en plus
grande quantité, on a le jaune d'or. Les tubes de verre, qui, filés
à la lampe d'émailleur, donnent les fils servant à
tisser des étoffes de soie et de verre qui ressemblent aux brocarts
d'or, sont colorés par ce mélange. Rouge et rosé. On fond dans un petit creuset du cristal ordinaire avec addition de 1 millième d'or à l'état de chlorure. Le cristal présente l'aspect du cristal ordinaire; il a seulement une teinte un peu bleuâtre. On le coule en plaques. On fait, d'autre part, une paraison de cristal ordinaire à laquelle on fait adhérer un petit fragment de cristal aurifère; en ramollissant ce verre à l'ouvreau, sa couleur rouge se développe; on le rabat avec les fers, on l'étend et on l'égalise sur la paraison. On a cueilli, avec une autre canne, du cristal ordinaire dont on fait une paraison sur laquelle on fait adhérer celle à deux couches qu'on vient de faire, après qu'elle a été convenablement ramollie. On étend cette dernière sur la nouvelle paraison, et on la rabat comme un champignon, avec les pinces. On a ainsi une pièce composée de trois couches de verre; la couche centrale est aurifère. Cette pièce est alors terminée par les procédés ordinaires. En opérant ainsi, la couche d'or se trouve garantie d'une fusion qui amènerait l'or à l'état de petits globules offrant l'aspect métallique. Dans le but d'obtenir le même retrait, on se sert de cristal ayant la même composition. La pièce est d'une belle couleur rouge-groseille ou rosé, selon que la quantité de cristal aurifère est plus ou moins considérable. L'or s'y trouve, dans tous les cas, en quantité extrêmement petite. Par la taille, on entame plus ou moins la couche aurifère, et on obtient ainsi des cristaux blancs avec dessins rouges ou rosés. On produit également la couleur pourpré en appliquant au pinceau sur des verres très siliceux, sans plomb, du bioxyde de cuivre très divisé. Le carbonate de cuivre ou l'oxyde bleu hydraté, dont j'ai fait connaître récemment la préparation, conviennent très bien pour cet usage. On ajoute quelquefois du fer métallique ou des battitures porphyrisées. Ces verres sont chauffés dans un moufle, au milieu d'une atmosphère réductrice. Il se développe, à la surface des pièces, une belle couleur pourpre qui rappelle celle des vitraux. Cette même coloration peut être produite également avec du verre à deux couches, travaillé comme le verre à vitre pourpre dont j'ai parlé précédemment. Verre noir. Cette couleur résulte d'un mélange d'oxydes de cuivre, de cobalt et de fer. On l'obtient aussi au moyen du soufre introduit en nature dans la composition. Le verre hyalithe qu'on fait en Bohême est ainsi coloré. On ne peut pas dire exactement le rôle que joue le soufre pour produire cette coloration ; elle est peut-être due à la formation d'un sulfure.
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